Après près de deux ans de rénovation complète, l’emblématique tram 44 bruxellois assure de nouveau un service intégral depuis le samedi 21 juin, reliant Montgomery à la gare de Tervuren. Si usagers et visiteurs s’en réjouissent, certains doutent que la ligne soit vraiment entrée dans l’ère moderne.
Une modernisation à plusieurs millions d’euros
Le projet à plusieurs millions, dirigé par l’opérateur de transport STIB/MIVB, a visé un tronçon de 7 kilomètres entre le Musée du Tram de Bruxelles et Tervuren. Les travaux ont inclus le remplacement de 28 kilomètres de rails, la pose de 22 000 traverses en béton et le renouvellement complet des lignes aériennes. Trois arrêts — Drie Kleuren, Auderghem-Bois et Ravenstein — sont restés fermés jusqu’à fin août.
Un matériel roulant resté dans le passé
Malgré la rénovation de l’infrastructure, les rames n’ont pas changé. Les voyageurs empruntent toujours les tramways PCC des années 1930. Si leur charme rétro séduit certains, l’accessibilité limitée et le confort insuffisant restent pointés du doigt, notamment pour les personnes en fauteuil roulant et les parents avec poussette.

La STIB reconnaît ces limites et a promis en 2022 une transition progressive vers des trams à plancher bas à Bruxelles. Toutefois, la ligne 44 n’est pas incluse dans la première phase, laissant planer l’incertitude quant à l’arrivée de véhicules modernes.
Pour marquer la réouverture, la STIB a organisé le samedi 21 juin un événement spécial de 13 h à 19 h, permettant aux voyageurs de monter à bord de trams patrimoniaux restaurés du Musée du Tram de Bruxelles, en complément du service régulier.
Un trajet pittoresque entre forêt et histoire
Souvent décrite comme l’une des plus belles lignes de la région, la ligne 44 traverse la verdoyante Forêt de Soignes et longe la majestueuse avenue de Tervueren, séduisant à la fois les navetteurs et les promeneurs. La ligne rénovée s’intègre aussi au nouveau Hoppinpunt de la gare de Tervuren, offrant de meilleures facilités de stationnement vélo et voiture pour un transport multimodal.
Une mobilité plus verte, mais toujours cahoteuse
Si les nouvelles voies et arrêts constituent une avancée vers une mobilité plus durable et intégrée, le maintien du matériel ancien reste préoccupant. Des trams PCC plus longs sont prévus cet été, mais sans calendrier précis pour leur remplacement par des véhicules modernes, le voyage — aussi pittoresque soit-il — restera probablement cahoteux.
Auteur : Dafydd ab Iago. © Article et photo sous licence © 2025 pour Tervuren+ selon la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International. Photo : STIB/MIVB, arrêt de tram restauré.
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