« Mes romans tendent à confronter des personnages à des cultures qui leur sont inconnues et à les amener à s’adapter à d’autres langues et codes. De ce point de vue, Tervuren est une excellente ressource », explique l’écrivain espagnol Jon Echanove dans cet entretien accordé à Tervuren+.
Publié initialement le 22 novembre 2024.
Dans cette interview, nous abordons l’œuvre d’Echanove, sa vie à Tervuren et son dernier roman, El Aprendiz, publié par Ediciones B, une maison du groupe Penguin.
Tervuren influence-t-elle votre écriture en général ?
Pas directement dans les histoires que j’ai écrites jusqu’ici, mais de manière indirecte. Tout d’abord parce que mes romans confrontent mes personnages à des cultures inconnues, les obligeant à s’adapter à d’autres langues et d’autres codes. À ce titre, ma vie ici à Tervuren est une grande source d’inspiration.
Ensuite, la diversité démographique fait de Tervuren une source inépuisable d’anecdotes et de personnages qui s’infiltrent progressivement dans mes récits. J’ai d’ailleurs déjà quelques idées pour un roman situé à Tervuren, même si je ne sais pas encore quand je le rédigerai.
Le Spaans Huis est-il votre endroit préféré ici ?
J’adore le Spaans Huis, mais il y a beaucoup d’autres choses qui me font aimer Tervuren : sa diversité culturelle, la Warandepoort, les commerces du village, le parc, le marché du vendredi et surtout les nombreux amis que nous avons ici. Mon endroit préféré à Tervuren, c’est Tervuren.
Pourquoi avez-vous placé un marchand flamand dans votre dernier roman, El Aprendiz, situé à Séville ?
Au XVIIe siècle, Séville comptait une communauté flamande très dynamique. Même si son activité principale était le commerce avec Anvers, elle parvenait — grâce à des contacts ou à des affaires douteuses — à affréter des navires et à embarquer des marchandises vers la très lucrative Nouvelle-Espagne. Cet univers de riches marchands — exclus du commerce officiel des flottes — offrait un terrain fertile pour une histoire centrée sur la corruption, l’aventure, la ruse et le voyage.
Quand avez-vous commencé à écrire ?
Déjà à l’école primaire et secondaire, j’écrivais des histoires courtes et des bandes dessinées. Mais c’est au début de ma vingtaine que j’ai décidé de vouloir écrire des romans, d’embrasser pleinement l’art d’écrire, et j’ai commencé à investir beaucoup de temps pour apprendre et, surtout, trouver ma propre voix. Mais ce n’est qu’il y a quatre ans, après six manuscrits achevés, que j’ai senti que j’approchais la qualité nécessaire pour être publié.
Mon endroit préféré à Tervuren, c’est Tervuren.
Êtes-vous en contact avec d’autres auteurs de Tervuren ? Est-ce souhaitable ?
L’écriture comporte une dimension très solitaire. Avoir l’occasion de discuter avec d’autres auteurs, notamment pour partager la difficulté de se faire publier et d’atteindre un large public, serait très réconfortant. Je connais néanmoins quelques artistes avec qui j’échange parfois.
Écrivez-vous parfois vos romans dans un café de Tervuren ou à la bibliothèque ?
Je n’écris pas souvent dans les cafés, mais je les utilise beaucoup pour lire, surtout quand j’attends que mes enfants terminent leurs activités extrascolaires. L’un des avantages de vivre dans un village comme Tervuren, c’est qu’on y rencontre facilement des amis ou des connaissances et qu’on passe un bon moment à discuter.
La bibliothèque de Tervuren est fantastique, un vrai luxe pour notre communauté. Mais ma routine d’écriture reste dans mon bureau, entouré de mes ouvrages de référence. Pour moi, la bibliothèque est surtout un environnement riche pour accompagner mes enfants dans leur développement en tant que lecteurs.
Le dernier roman d’Echanove — El Aprendiz — actuellement uniquement en espagnol — peut être acheté via Amazon et chez Punto y Coma, rue Stevin 115, Bruxelles : http://www.puntoycoma.be
D’autres romans — également en anglais — d’Echanove : https://www.jonechanove.com/mis-libros/
Photos et article de l’auteur Dafydd ab Iago © 2024, sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International pour Tervuren+. Aimez et suivez Tervuren+ sur Facebook ou suivez le canal d’actualités sur WhatsApp.
