Le bourgmestre Geyns lance un podcast

Le bourgmestre Thomas Geyns renforce sa présence publique en animant Recht Inzicht, un podcast disponible sur Spotify et même Apple. Ce politicien libéral de 29 ans mêle commentaires juridiques d’expert et observations surprenantes tirées de sa position de troisième plus jeune bourgmestre de Belgique.

Geyns (Voor Tervuren, Open VLD) a remporté de justesse la fonction de bourgmestre en 2024, battant Kristina Eyskens (Voor Tervuren, CD&V) — fille de l’ancien premier ministre Mark Eyskens — par seulement 50 voix. Ce résultat serré et la faible participation ont peut-être motivé sa décision de rompre avec la tradition en promettant d’être bourgmestre à temps plein.

« Le bourgmestariat était souvent combiné avec d’autres activités. Je ne ferai pas cela », a-t-il déclaré à la RTBF. Ce choix constituait, a-t-il ajouté, « une rupture importante avec le passé ». Le bourgmestre de Tervuren perçoit 109 000 €/an et les échevins 59 882 €/an ; ils combinaient traditionnellement ces fonctions avec des emplois à temps plein. Cela a soulevé des considérations éthiques. Beaucoup des 44 % de non-Belges à Tervuren viennent de pays où la combinaison de fonctions salariées à temps plein est mal vue ou interdite, comme les Pays-Bas, l’Allemagne et la France.

Ce que je veux vraiment dire …

Un an après les élections, la promesse initiale de Geyns d’être bourgmestre à plein temps s’est muée en une vision plus pragmatique du mandat. « J’avais l’ambition de travailler sept jours sur sept en tant que bourgmestre », confie-t-il. « Ce que je veux vraiment dire, c’est : je suis disponible sept jours sur sept. »

Geyns supervise la sécurité, la police, les jumelages, l’urbanisme et les 420 agents de la commune. L’urbanisme est sans doute la responsabilité qu’il apprécie le plus. En tant que bourgmestre, il peut tirer parti de son expérience des deux côtés en continuant à travailler dans un cabinet d’avocats de premier plan, tout en ayant même défendu des clients devant la Cour des recours en matière de permis.

La double fonction de Geyns dans le domaine de l’aménagement du territoire — à la fois comme bourgmestre et comme avocat — ne semble pas enfreindre le code déontologique strict de Tervuren. Une récente modification de la section consacrée aux « conflits d’intérêts et à leur apparence » interdit aux conseillers communaux et échevins d’utiliser leur adresse électronique @tervuren.be pour des communications sans lien avec leur mandat officiel.

« À présent, je suis de l’autre côté — à savoir du côté de la manière dont un permis est rédigé, de la façon dont se déroule une procédure préparatoire, et de toutes les discussions qui ont lieu en amont avec les architectes, les demandeurs et les comités de quartier », explique Geyns.

Toutes les facettes du mandat ne sont pas aussi plaisantes. « Je trouve toujours que c’est un peu moins agréable lorsque j’officie un mariage », admet ouvertement Geyns dans le franc podcast. Il ne s’agit pas seulement de déclarer les couples mariés, mais aussi d’offrir quelques mots de sagesse à ceux qui entament une nouvelle vie à deux.

Le bourgmestre tient également des permanences sur rendez-vous pour les habitants, tous les lundis et vendredis. Il décrit cela comme un « service classique aux citoyens », tout en reconnaissant que la pratique peut être controversée. « Certaines personnes froncent les sourcils, ou il y a des commentaires négatifs », dit-il. « Parfois, on voit cela comme le bourgmestre qui règle des faveurs pour ses électeurs. Ce n’est pas comme ça que je le perçois. »